L’hôtel des Piche s’effondre !!!
Lundi 28 mars 2005Buenos Aires, 28 mars 2005
A la place du plafond un trou béant de plusieurs mètres.
Sur les lits et sur le sol, les briques et le plâtre forment une épaisse couche de gravats. Rue Bartholomé Mitré, à Buenos Aires l’hôtel Oriental vient de s’écrouler.
Pas totalement. Les chambres 207 et au delà sont effondrées, mais la 206, celle de Rose et Raoul Piche est intacte !
Pour l’heure personne ne le sait, pas même les pompiers. D’où l’interdiction faite aux Piche de pénétrer dans la bâtisse pour récupérer leurs affaires avant de trouver une auberge plus solide.
Au moment fatal, Rose et Raoul dînaient à l’extérieur comme la plupart des locataires de l’hôtel. Il n’y a donc eu aucun blessé. Vers minuit et demi, accompagnés du directeur de l’hôtel et d’un pompier, Rose et Raoul pénètrent enfin dans le bâtiment pour prendre leurs bagages. C’est à ce moment là qu’ils découvrent les dégâts en même temps que le directeur qui fait une drôle de tête, il n’est pas assuré !
En début de soirée un très violent orage venait de s’abattre sur la ville. A côté de l’hôtel Oriental, se trouve un parking et à côté du parking une grande excavation d’un chantier en construction. L’eau s’y est accumulée et a sapé les fondations du parking qui s’est totalement effondré aplatissant la trentaine de voitures garées là et entraînant dans sa chute des éléments de l’hôtel.
En revenant du restaurant, les Piche ont aperçu les lumières bleutées de gyrophares, le rouge des camions de pompiers et la foule qui se pressait dans la rue de leur hôtel. « Mince, il nous refont le coup de Mexico ! ».
Un an auparavant, jour pour jour, les Piche avaient été évacués de leur hôtel, à Mexico, le feu ayant pris dans le bâtiment voisin. Gyrophares, pompiers, police, badauds.
Mais, non, cette année il s’agissait d’une variante.
Ayant survécu à un tremblement de terre (San José, Costa Rica, janvier 2004), à un naufrage (Tonlé Sap, Cambodge, février 2002), à un incendie (Mexico, avril 2004), à un effondrement (Buenos Aires, avril 2005) les Piche se demandent s’ils vont aller en Chine l’an prochain.
La dernière partie de leur voyage en Argentine a été placée sous le signe de l’eau.
Car avant d’éprouver les pluies diluviennes de Buenos Aires, les Piche ont apprécié les chutes d’Iguazu. Ce ne sont pas les plus hautes, ni les plus grandes mais certainement les plus belles du monde.
Aux confins du Paraguay, du Brésil et de l’Argentine les chutes d’Iguazu composées de 273 cataractes sont particulièrement belles car très découpées et inondées de végétation. Rose et Raoul les ont parcourues en tous sens côté Argentin comme Brésilien tantôt les dominant, tantôt plongeant dedans grâce aux bateaux qui s’enfoncent sous elles.
Prévoyante Rose était en maillot de bain, Raoul lui en est ressorti entièrement lessivé, l’avalanche d’eau qui s’abat sur l’embarcation étant bien plus dense qu’une vulgaire douche. Le site remarquablement aménagé permet d’en découvrir les innombrables facettes de près, de loin et d’embrasser l’ensemble de ce panorama complexe, bruyant, agité mais surtout extraordinairement beau.
De retour à Buenos Aires, pour leur dernière semaine de séjour, les Piche se sont consacrés à un « rattrapage » culturel : concert lyrique au théâtre Colomb qui rappelle l’Opéra de Paris, semaine du nouveau cinéma français ! Spectacles de tango, musées, etc.
Leur maîtrise insuffisante du Castillan les a retenus d’aller au théâtre bien que l’offre soit plus qu’abondante. Avec 200 théâtres, Buenos Aires revendique le titre de première ville de langue espagnole au monde pour le nombre de théâtres. Raoul se demande ce qu’en pense Madrid. (« Hou, hou, Inès qu’en pense Madrid ? »).
Finalement, après avoir effectué, durant trois mois, 15000 km sur les pistes et les routes d’Argentine et du Chili, découvert des paysages qu’ils n’avaient jamais vus ailleurs, rencontré des gens naturellement accueillants, agréables et souriants les Piche ont repris le chemin de l’Europe tout à la joie de retrouver les leurs et de se rapprocher de leurs amis.