Pragmatiques, chauffards, curieux et bien d’autres choses encore…

Xian, 9 mai 2006

“Pragmatiques” est le qualificatif qui revient le plus souvent dans la conversation entre Rose et Raoul pour définir les Chinois.

Rien ne les déroute et ils trouvent des solutions à tout.

Dans les villes, à peine la pluie commence-t-elle à tomber que des vendeurs de parapluies apparaissent à tous les coins de rue.

Ce jour là, Rose et Raoul Piche marchent le long d’un chemin bordé d’un côté par un fleuve, et, de l’autre, par une colline pentue. La ville la plus proche est à 35 Km. Des gouttes tombent. “On a encore oublié de prendre les parapluies”, constate Rose avec amertume. “Ne t’inquiète pas, un vendeur va surgir des buissons”, répond Raoul en plaisantant. La pluie se fait plus dense. Les Piche avancent à l’abri des arbres quand, soudain, bondissant du fossé côté fleuve une femme apparaît un panier en osier à la main, plein de parapluies !

Les Piche éclatent de rire et négocient leur 3 ème parapluie.

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Le code de la route chinois est fort simple : le véhicule le plus lourd a priorité sur les autres.

Se déplacer à pied constitue une tare, au demeurant fort répandue, qui expose à tous les dangers. Un piéton traversant sur un “passage protégé”, le feu “piéton” brillant de son vert le plus luisant est superbement ignoré par tous les engins qui n’hésitent pas à franchir ce passage comme s’il était vide de toute humanité.

Même sur les trottoirs le piéton n’est pas à l’abri, des deux roues cette fois-ci. Une large piste cyclable ne suffit pas à ces derniers, ils exigent aussi le passage sur les trottoirs avec force coups de klaxon (scooters) ou de sonnettes (vélos).

Un récent rapport de l’OMS montre qu’en Asie la majorité des tués sur les routes sont des piétons et qu’il s’agit d’une véritable hécatombe. La Chine est un pays très sûr. Le niveau de criminalité y est bas. Simplement, on y meurt plus facilement à coup de “pare choc” (quel curieux mot) qu’à coup de poignard.

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Le petit garçon joue tranquillement lorsque par hasard son regard découvre Rose. Instantanément, il se fige, les yeux écarquillés, la bouche ouverte, et dévisage l’étrange créature qu’il aperçoit.

Intimidé, il se cache derrière sa mère puis avance la tête prudemment pour regarder à nouveau.

Son regard croise celui de Rose qui lui sourit ce qui a pour effet immédiat de le faire disparaître complètement dans les jupes de sa mère. Un long moment s’écoule avant qu’il n’ose se montrer.

La scène se répète assez souvent dans les lieux où les occidentaux sont rares. Les adultes eux, n’hésitent pas à détailler Rose de la tête aux pieds en se retournant sur leurs pas pour achever l’analyse. Rose qui s’en agace un peu leur rend parfois la pareille.

Raoul, lui, estime que cela le dédouane pour prendre les chinois en photo sans leur demander leur autorisation.

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A Xian, où Rose n’a effrayé aucun gamin, les Piche ont visité le célèbre site de l’armée enterrée des 6000 soldats de terre cuite, datant de 2000 ans. L’une des plus importante découverte archéologique du XX ème siècle.

En exergue dans le bâtiment 2, gravé dans la pierre, en lettre d’or, cette citation d’un général chinois “si quand tu te grattes les couilles tu sens deux paires de couilles, alors l’ennemi n’est pas loin”, telle est du moins la traduction qu’en a fait Raoul, de plus en plus sûr de sa maîtrise du mandarin.

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