Des cultures en terrasses, vieilles de 2000 ans
Assis sur les hauteurs des cultures de riz en terrasses de Batad, les Piche contemplent un paysage inouï. A leurs pieds, des rizières à flanc de montagne disposées en amphithéâtre, organisées en une multitude de parcelles soutenues par des murs de pierre, attentaient leur visite depuis 2000 ans !
Le site, classé au patrimoine mondial de l’humanité est le plus ancien et, paraît-il, le plus spectaculaire au monde pour ce type de culture. Y parvenir se mérite. En 500 ans d’occupation, les Espagnols ne les ont jamais trouvés. Cela a sans doute sauvé les tribus Ifuagos qui y vivent. Les Piche, eux, ont choisi la moto tout-terrain pour s’en approcher. L’accès final se faisant à pied par des sentiers pentus.
Le terme « tout-terrain » n’est pas usurpé. Pire piste, Rose et Raoul n’en avaient encore jamais parcourue à moto. Sur une très forte pente, un chaos de roches et de cailloux se présente sous les roues du trial. Par deux fois l’engin refuse l’obstacle et part en glissade, en arrière, sur deux mètres, heureusement sans désarçonner ses cavaliers. Sous l’effort, le moteur chauffe à l’excès et demande à souffler pour se rafraîchir un peu. Rose en profite pour poursuivre à pied, histoire d’alléger la monture. L’équipage se reforme quelques centaines de mètres plus loin et ainsi de suite jusqu’au sommet de la montagne.
Là, la piste s’interrompt pour laisser la place à un sentier conduisant aux rizières après trois quarts d’heures de descente.
A cet endroit, les touristes les plus courageux commencent une randonnée de trois jours qui les conduit de village en village à travers la forêt et le long des rizières.
Mais les Piche ne sont pas courageux. Surtout depuis la veille où, à Banaue, ils ont marché durant deux heures et demie sur les murets des canaux d’irrigation des rizières et sur ceux des parcelles elles-mêmes. La largeur des murets variant de 50 cm (très confortable) à 10 cm (pas confortable du tout) avec, souvent, le vide du côté droit et, par bonheur, la montagne toute proche du côté gauche ont procuré un plaisir mitigé aux deux randonneurs. Le spectacle des rizières et des villages des minorités en fin de parcours ont constitué la récompense. Enfin, Rose et Raoul contemplaient autre chose que leur pieds !
- Toi qui disais qu’aux Philippines il n’y avait que les plages et la plongée tu as bonne mine. C’est pas beau ça ? Lance Rose à Raoul en lui désignant d’un geste large le spectacle des cultures en terrasses qui s’étendent face à eux.
- Si bien sûr. Mais enfin, c’est tout de même de l’eau ! Lui répond Raoul avec son habituelle mauvaise foi.
A bientôt
PS Pour voir des photos des cultures en terrasses cliquer ci-dessous. Trop concentrés sur l’épreuve, les Piche n’ont pas songé à prendre des clichés du rodéo moto. Ils le regrettent maintenant, mais sont bien contents d’en être sortis sans égratignures.