En inde, il existe d’autres voies que la méditation
Ahmedabad, 19 janvier 2003
A Ahmedabad Rose et Raoul Piche ont rencontré Gandhi.
Enfin, son esprit qui imprègne l’ashram où il a vécu et où un musée remémore ses idées et son oeuvre. On y rappelle que Gandhi formulait des vœux dont l’ensemble constitue une doctrine. Le plus connu porte sur l’usage de la non-violence pour obtenir l’indépendance de son pays. Mais il en est d’autres qui présumaient sans doute trop des vertus humaines.
Gandhi voulait un pays :
- sans caste (il a échoué)
- sans armée (il a échoué)
- tolérant à toutes les religions (il a échoué)
- sans violence (il a échoué).
Il estimait que la démocratie “ce ne sont pas 22 personnes dans une salle qui décident pour tous mais des décisions prises dans les villages”. Villages qui devaient gagner leur libération grâce à leur indépendance économique. Pour cela il prônait le développement d’industries villageoises (savon, papier, tannage, pressoir à huile, moulin, tissage…) chaque indien “devant se faire un point d’honneur d’utiliser les articles produits au village”.
C’est dans cette même ville d’Ahmedabad que les paroles de Gandhi ont trouvé, des dizaines d’années après sa mort, un écho remarquable suite à la création de la SEWA (Self Employed Women’s Association) une association de femmes pauvres qui travaillent seules à domicile ou dans les rues et s’organisent pour assurer leur indépendance économique.
Rose et Raoul se sont rendus au siège de la SEWA où on leur a communiqué nombre d’informations sur cette organisation très inspirée des préceptes de Gandhi et à laquelle on doit : la création d’une banque pour les pauvres (micro crédit), un système de protection sociale, un centre de formation, une coopérative, un syndicat, etc…
L’enjeu est d’importance lorsqu’on sait que 93% des travailleurs indiens sont des “self employed workers” et que ce “secteur informel” ainsi que le nomment les économistes, constitue une part essentielle de l’économie indienne.
Dans ce pays empreint de spiritualité, Raoul apprécie de savoir, que pour certains, la lutte pour la dignité et pour une vie meilleure suit d’autres voies que celle de la méditation et de la dévotion aux divinités. Cela le fait méditer un peu.