Ile Coron, un sanctuaire marin
- Je désespérais de revoir un jour un tel spectacle. Cela me ramène 28 ans en arrière ! Déclare Raoul, le visage illuminé, juste hors de l’eau, qui se remémore un fameux hiver en mer Rouge.
- Fabuleux, même moi, cela me donne envie de descendre plus profond pour mieux voir, lui répond Rose.
Le spectacle se tient dans un espace réduit de quelques dizaines de mètres, à proximité d’un îlot proche de l’île de Coron. Là, entre 2 cm et 6 m de fond, tout ce qu’une mer corallienne peut offrir comme variété de coraux, de poissons, de plantes marines, de crustacés est réuni.
Sous les coraux en forme de parasol de deux mètres de diamètre des mérous tachetés. En pleine eau, un poisson empereur survole un champ d’oursins aux corps minuscules mais aux épines longues de 20 cm. Des anémones, des gorgones, des feuilles noires finement ciselées s’inclinent au passage des Piche comme pour les saluer. Un énorme poisson ange nage avec assurance vers un arbalétrier nerveux, nettement moins gracieux. Des perroquets, des poissons coffres étrangement colorés tantôt en vert, tantôt en jaune animent le décor avec de nombreuses autres espèces dont Rose et Raoul ignorent le nom.
La beauté du lieu tient à l’extrême diversité de ce qui le compose. Des coraux cornes d’élan bleus à la pointe blanche ici, d’autres en forme de cheminée là, un peu plus loin un bénitier entrebaillé avec son manteau bleu nuit couvrant sa coquille, ailleurs des pétales de corail. Aucune répétition, aucune monotonie dans cet agencement incroyablement harmonieux et plein de vie. Les couleurs ont vives, tranchées, mouvantes.
Une fois encore, les Piche constatent que la nature offre des visions d’une beauté inégalable.
Hors de l’eau, à quelques minutes de ce sanctuaire marin, le spectacle est également hors du commun. L’île de Coron se compose de roches karstiques très hautes, sculptées de rainures verticales acérées. Elles sont couvertes d’une végétation dont on se demande de quelle terre elle se nourrit.
Le bateau sur lequel naviguent les Piche, contourne un îlot et pénètre dans une sorte de lagon aux couleurs… lagon : vert émeraude, jaune-vert, bleu. Entouré par la montagne et l’abondante végétation, le lieu, vu d’un promontoire est extraordinaire.
Rose et Raoul sont heureux de découvrir un paysage qui ne ressemble à aucun autre vu auparavant. Une sorte de synthèse entre la Thaïlande, la Polynésie et la baie d’Halong.
- Il ne faudrait pas attendre 28 ans pour revoir ça, lance Raoul.
- Y a intérêt, parce que dans 28 ans nous risquons d’avoir une vision plus souterraine que sous-marine, lui répond Rose, un tantinet sinistre.
Pour voir quelques images du paysage de l’île Coron, cliquer ci dessous :
Île Coron