Jugements à l’emporte pièce sur les argentins et les chiliens
Castro, île de Chiloé, 14 février 2005
Les Piche sont en Argentine à cause des Argentins.
Ceux qu’ils ont rencontrés en France et lors de précédents voyages étaient ouverts, curieux, souriants, attentifs et parlaient si bien de leur pays que Rose et Raoul ont eu envie de les rencontrer sur place.
Après plus d’un mois en Argentine, les Piche perçoivent les Argentins comme il les imaginaient. Les rapports avec eux sont faciles. Ils sont indulgents avec les étrangers qui parlent mal leur langue, ils n’hésitent pas à les aider et les commerçants ne cherchent pas à toute force à leur vendre leur marchandise. Bien au contraire.
Rose qui fait sienne le précepte selon lequel “il faut se méfier de sa première impression car elle est souvent la bonne” a rapidement porté un avis différent sur les Chiliens. “Ils sont moins aimables, moins souriants, assez indifférents et ne cherchent guère à rendre service”. Et toc !
Mais il y a beaucoup plus grave aux yeux de Rose : “les Chiliens ne proposent que du Nescafé en poudre! Alors qu’en Argentine on boit de véritables expresso à l’italienne”. Et d’ajouter que leur castillan est difficile à comprendre et le pays cher.
Raoul a beau souligner qu’une incursion au Chili ne suffit sans doute pas à condamner tout un peuple, rien n’y fait.
Après, un passage en Argentine, Rose, de retour au Chili, persiste et signe.
A Chaiten, une rencontre avec une Québécoise (anti Bush, anti papiste comme tous les Québécois rencontrés par les Piche) connaissant parfaitement les deux pays scelle définitivement le sort des Chiliens car elle partage entièrement l’avis de Rose.
Le chauffeur de bus chilien qui durant 13 heures a commenté le paysage exceptionnel de la piste australe avec tant de gentillesse et de joie de vivre devait avoir du sang argentin, de même que Magali à Castro, si accueillante et si prévenante, sans parler d’Eugénia qui a servi de guide aux Piche pendant quatre jours sur l’île de Chiloé.
Ou alors c’est à croire que toute généralité porte en elle sa part de contre vérité.
Est-ce possible?