A Panama, rôdent les fantômes des pirates Drake, Morgan et Cie
Panama, 17 janvier 2004
Partout où les guide leurs pas dans Panama et ses alentours Rose et Raoul Piche rencontrent l’histoire, la grande et la petite.
Dans le quartier des gratte-ciel, objets de tant de fierté de la part de Panaméens, Raoul fait observer à Rose que l’édification de ces immeubles doit plus à la poudre blanche qu’au béton. Sans oublier les impôts non payés par les firmes nord américaines qui trouvent à s’investir dans les centaines de banques créées ici à cet usage.
A l’est de ce quartier, Rose et Raoul découvrent ce qu’il reste de Panama après que le pirate Henri Morgan l’ait pillée et incendiée : un magnifique champ de ruines aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’humanité. La ville a été reconstruite 10 km à l’ouest.
Cette implantation initiale constitue désormais le quartier le plus ancien de la cité (Casco antiguo). Rose et Raoul y admirent des splendides maisons coloniales entièrement restaurées jouxtant d’autres totalement délabrées et cependant très belles.
Dans le train qui les conduit de Panama à Colon, les deux villes situées aux extrémités du canal, Rose apprend à Raoul qu’ils empruntent là le chemin que suivaient les caravanes de mules chargées de l’argent et de l’or du Pérou pour être embarqués dans les galions espagnols.
Par la grâce de sa position géographique Panama est le lieu de transit de toutes sortes de marchandises qui, tel le miel, excitent les convoitises.
Dans le quartier Casco Antiguo, Rose et Raoul découvrent un bâtiment détruit par les bombes américaines. C’était là que Manuel Noriega, le chef d’état narco-traficant panaméen, aimait à faire la fête.
Pillage, corruption, trafic, violence, l’histoire de ce petit pays est tout sauf un long fleuve tranquille.
Aussi, Rose et Raoul ne sont guère surpris lorsque, souvent, des policiers les interpellent pour leur signifier qu’ils se dirigent vers des endroits dangereux. Les fantômes de Drake, de Morgan, des sanguinaires conquérants espagnols et des trafiquants de tous poils rôdent sur la ville.
La misère aussi.
Il n’empêche, Rose et Raoul n’ont jamais été inquiétés.
Pas fous les Panaméens. Les Piche en balade c’est impressionnant.
Total respect !