Destins croisés
- Hola ! jeune homme, viens voir là. Comment t’appelles-tu ?
- Ernesto, Monsieur.
- Tu habites par ici ?
- Oui, à quatre rues de là.
- Tu aimes la musique ?
- Oui, mais je préfère la lecture et le sport
- Très bien, très bien. Continue et tu réussiras.
- Et vous, Monsieur, comment vous appelez-vous ?
- Manuel, mon garçon.
- Vous aimez beaucoup la musique, j’imagine ?
- C’est ma vie.
- Merci, au revoir Monsieur.
- Adieu petit.
Le vieil homme et le jeune homme se quittent sur cet adieu, réciproquement impressionnés par la force qui émane de l’un et de l’autre.
Nous sommes en 1946 dans la bourgade d’Alta Gracia, perdue au centre de l’Argentine. La famille d’Ernesto s’est installée ici parce qu’il souffre d’asthme. Manuel y est venu pour la tranquillité du lieu. Il mourra dans son lit quelques mois après cette rencontre. Ernesto, 21 ans plus tard, d’une rafale de mitraillette.
Tout deux connaîtront une célébrité mondiale. Manuel de Falla pour ses compositions musicales, Ernesto Guevarra pour sa luttre contre l’oppression des peuples.
Cette rencontre n’a jamais eu lieu mais elle aurait pu. Elle a été imaginée par Raoul Piche après la visite à Alta Gracia des maisons musées de Manuel de Falla et d’Ernesto Guevarra et constaté qu’ils y vécurent durant quelques années au même moment à quelques rues de distance.
A bientôt