Serra Verde Express, un Express pas trop pressé
Il y a très peu de trains au Brésil. Aussi, les Piche ne veulent pas rater l’occasion d’en emprunter un : le Serra Verde Express, 64 km à travers des montagnes couvertes d’une forêt tropicale, à franchir des viaducs, des tunnels, à longer des lacs, des cascades, etc.
Le mot “Express” est sans doute excessif.
A 8h pile, le train s’ébranle, la précision d’un TGV. Sur les 5 premiers mètres la même vitesse que le TGV. Au-delà, Le Serra Verde Express marque sa différence. Les Piche s’en rendent compte lorsqu’ils voient les cyclistes dépasser le train.
- C’est parce que nous sommes en ville, sentence Raoul. Après il va accélérer.
Pas du tout. Sorti de la ville, à la première côte, il ralentit ! Un coureur à pied le dépasserait. Mais de coureur à pied il n’y a point, car le passage de la voie au milieu de la forêt est si étroit que les branches fouettent les fenêtres des wagons. Raoul doit tenir fermement son appareil photo pour ne pas se le faire arracher par l’agresseur végétal.
Au détour d’un virage, les Piche découvrent un panorama grandiose. Un précipice sur leur gauche (normal, c’est dans l’air du temps…), au loin une vallée encadrée de hauts sommets couverts de forêts avec ici et là des cascades inatteignables.
Les heures passent, le spectacle est permanent.
Bien que sa vitesse ne le laisse guère supposer, le train descend de 900 m au niveau de la mer. Conséquence, la température, elle, monte, monte, monte. Après 4h de parcours à la fabuleuse moyenne de 16 km/h, le train arrive enfin à destination. Les Piche sont ravis mais ils sont cueillis par une chaleur épouvantable car à la perte d’altitude s’ajoute les caprices d’El Nino capable de faire monter la température à 38° voire 40°. Or ces jours-ci El Nino pique sa crise.
Après une rapide visite du bourg où ils se trouvent, Il ne reste plus aux Piche qu’à envisager le retour.
Ils bénissent cette femme qui la veille leur a conseillé de ne pas prendre le train pour revenir car “au retour le train va moins vite” ! Les Piche doutent que cela soit possible mais ils n’ont pas envie de le vérifier. Ils prennent donc un bus qui les ramène à leur point de départ dans le quart du temps pris par l’”Express”.
Plus performant, le bus, sans aucun doute mais bien moins spectaculaire.
A bientôt