Narcotrafiquants certainement, violeurs (?), mais voleurs certainement pas !
Les Piche ne sont pas toujours au bon endroit au bon moment. Ainsi, ils sont parvenus à Tepic un jour trop tard. La veille de leur arrivée dans cette ville, les “Forces fédérales” s’en sont pris à des “présumés en infraction avec la loi” (comprendre des narcotrafiquants) avec quelques moyens. Notamment un hélicoptère lourd russe MI17 qui a mitraillé à tout va. Score 15 “présumés en infraction” passés de vie à trépas. Le chroniqueur du journal “La Jordana”, pas vraiment convaincu de la légalité de l’opération estime que les Forces armées ont surtout voulu montrer à Donald Trump, ayant déclaré “il faut abattre les narcotrafiquants”, que les Mexicains n’ont pas besoin de lui pour ça !
Deux jours plus tard, les Piche ont pu tester le penchant “voleur” dénoncé par le même Trump. Arrivé à la gare routière en taxi, Raoul troublé, on ne sait par quoi, oublie son sac à dos journalier sur le trottoir. Une broutille. Ce dernier contient appareil photo, téléphone, tablette, guides, cartes et une foultitude d’objets de peu de valeur mais fort utiles en voyage. Qu’arrive-t-il dans un pays de voleurs dans une telle situation ? Le sac disparaît immédiatement. Pas au Mexique ! 10 minutes après son oubli, alors qu’il ne l’a toujours pas réalisé, Raoul s’entend interpeler, “Senor !”, et voit le chauffeur de taxi lui tendre son sac ! Ému, Raoul ouvre son portefeuille pour une bonne “propina” et pense “décidément Trump se Trumpe sur toute la ligne”. L’extrême rigueur oblige à avouer que le même jour un couple de septuagénaires s’est fait trucider dans sa villa pour quelques milliers de pesos (quelques centaines d’euros au cours du jour de leur exécution). Plus assassins que voleurs ceux-là.
Au titre des convergences Etats-Unis Mexique, les Piche en relèvent trois.
La première est l’excellence de l’agencement des musées, de leurs contenus, de l’ergonomie et de la pédagogie des présentations. Même des villes qui ne sont pas majeures proposent des expositions remarquables, le plus souvent dans des lieux qui le sont tout autant.
La seconde tient à un trait de comportement que les Piche ont érigé en marqueur du degré de civilisation d’un pays : l’attitude des automobilistes vis à vis des piétons. En ville, au Mexique, les piétons bénéficient d’une attention et d’une priorité absolue de la part des conducteurs. À l’égal de ce qui se pratique en Californie.
Troisième point de convergence, la mal bouffe généralisée avec les problèmes de santé publique qui en résultent. Les Mexicains, lorsqu’ils ne sont pas chez eux, mangent n’importe quand, n’importe où, n’importe quoi pourvu qu’il y ait peu de légumes et pas de fruit. En bord de mer, par chance, on trouve de bons poissons, d’excellentes crevettes et même des langoustes acceptables. Cela ne constituant pas le quotidien des indigènes.
Enfin, les Piche ont noté une très étrange convergence migratoire entre les baleines et les Canadiens. En Basse Californie du sud, Rose et Raoul ont croisé de nombreux camping cars et aperçu au mouillage nombre voiliers, les uns et les autres originaires du Canada. Ceux avec lesquels les Piche ont parlé, expliquent qu’ils migrent pour échapper à la rigueur de l’hiver canadien. Ils retournent au pays le printemps venu comme de vulgaires baleines grises…