Balades néozélandaises
La route longe les eaux profondément turquoises du lac Pukaki sur des dizaines de kilomètres. À l’horizon, une dentelle de sommets acérés couverts de neige. Entre eux et le lac, des collines et une plaine ocre avec ici et là des tâches vertes de végétation, le tout couronné par une bataille de nuages blancs et de trouées de ciel bleu.
Le joyau promis aux Piche est là, qui s’offre à leur regard.
La route les conduit vers ce qui doit être le couronnement de ce spectacle : une randonnée dans une vallée glacière débouchant au pied du mont Cook et de ses 3700 m d’altitude.
Plus Rose et Raoul s’approchent du départ de leur randonnée plus le ciel s’uniformise de gris.
Une fois équipés avec chaussures de marche, polaires, eau, biscuits, parapluies ils s’engagent sur le sentier. Après 500 mètres, la bruine arrive, elle cesse pour laisser place à de violentes bourrasques de vent, après ce sera la pluie, puis la pluie et le vent, puis à nouveau la bruine, puis, puis une météo conforme au dicton néo zélandais selon lequel dans ce pays “on peut avoir trois saisons en une heure de temps”.
Les Piche enjambent deux ponts suspendus pour franchir des torrents puissants avec l’espoir, au détour de la vallée, d’apercevoir le fameux mont Cook. En fait, courbés sous les intempéries qui redoublent et après une heure et demi de marche, ils n’apercevront qu’une énorme masse de nuages bas et de pluie qui les convaincront de battre en retraite ! Raté.
Une heure plus tard, Rose et Raoul se retrouvent sous le soleil à suivre à nouveau les eaux turquoises de lac Pukaki sur le chemin du retour.
Deux jours plus tard ils sont vengés. Cette fois-ci ce sont les rives du lac Wakatipu qu’ils suivent au départ de Queenstown sur une route encore plus spectaculaire ! Le ciel dégagé laisse apparaître au loin des sommets enneigés. À l’extrémité du lac une randonnée les attend. Ce sera sous le soleil avec quelques rafales de vent (tout de même…). Une montée continue pendant une heure et demi pour atteindre une ancienne mine et découvrir une magnifique point de vue sur le lac et les cimes blanches des montagnes alentours.
- Ça me fait penser aux lacs italiens en plus grandiose, remarque Rose.
- Sans les palais, ni les hôtels et les résidences de luxe, souligne Raoul.
- En Europe tout cela s’est construit au fil des siècles. Les occupants néozélandais sont ici depuis moins de 200 ans. Une chance. Ainsi, la nature est préservée, observe Rose.
- Heureusement, ils ont eu le temps de construire des routes ce qui nous permet de nous rendre dans ces lieux si difficiles d’accès, reconnaît Raoul.