Et le condor passa, re-passa, re-re-passa, superbe
Arequipa, 5 mars 2007
Dans leur dernière ligne droite vers le nord, les Piche ont effectué une escale prolongée à Arequipa.
Une des belles villes du Pérou avec ses bâtiments tout blancs dus à l’utilisation du sillar, une roche volcanique abondante ici.
Les guides touristiques indiquent que « de la Plaza de Armas, au centre d’Arequipa, on voit s’élever majestueusement derrière la cathédrale le volcan El Misti (5822 m) et à sa gauche le Chachani (6075 m) et enfin le Pichu Pichu (5571 m) ».
Menteries !
En cinq jours les Piche n’ont aperçu aucun de ces géants constamment cachés dans les nuages.
Alors, pour se consoler, Rose et Raoul ont décidé d’aller voir le canyon del Colca qui détient le record du monde de profondeur avec 3194 m.
Ce canyon est également réputé pour ses condors.
Il existe un lieu particulier où les courants ascendants étant favorables on observe fréquemment des vols de condors. Surtout en hiver, lorsqu’il y a moins de nuages.
Les Piche sont en été et il y a des nuages !
Tant pis, va pour les condors.
Après deux jours de voyage Rose et Raoul font le pied de grue (appelé pied de condor, ici) sur un pic rocheux avec une vue vertigineuse sur le canyon. L’attente se prolonge lorsque soudain, un cri s’élève, « là ! là ! là ! », 50 paires d’yeux se tournent vers le vide à droite.
C’est alors que le condor passa. Puis re-passa, re-re-passa, un pote le rejoignit et les condors passèrent, ce qui musicalement parlant ne le fait pas du tout mais c’est ainsi.
Opération condor réussie.
C’est le moins que l’on pouvait attendre sur ce continent , en dépit de la perte récente d’un tristement célèbre supporter de l’opération du même nom (que ses cendres brûlent en enfer). (Avis aux jeunes lecteurs, cherchez “opération condor” et “Pinochet” sur Google, vous comprendrez…).
Sur le chemin du retour quelques arrêts pour admirer l’extraordinaire faille, par deux fois d’autres condors s’approchent à quelques mètres des Piche qui entendent le bruissement de l’air dans les ailes des énormes volatiles.
Jamais un coup d’aile, uniquement du vol plané, superbe.
Pour agrémenter le périple, on propose aux Piche, pour la énième fois, d’aller se baigner dans des eaux thermales chaudes (37°), « elles sentent un peu le souffre mais sont excellentes pour la santé ». Raoul qui ne voit pas pourquoi il irait s’ébouillanter dans des bains de boules puantes fait part à Rose de sa désapprobation.
- Tu as remarqué qu’en général tout ce qui a mauvais goût, qui pue ou qui fait mal « est bon pour la santé » ? Les bains comme ceux-ci, l’huile de foie de morue, les massages Thaï, etc.
De retour à Arequipa, puis à Lima, il ne reste plus aux Piche qu’à bénéficier d’un autre privilège : celui de passer onze heures avec les genoux sous le menton, serrés comme des sardines en grignotant des quasi sandwichs à deux heures du matin, dans une de ces merveilles techniques que sont les Airbus A 340 pour clore leur périple sud américain et rentrer au bercail.